Planeur Vagabond de Daniel Marie

[Jipe03]

Préambule

Je vous propose dans ce nouveau post la réalisation d'un planeur de vol libre.
Mais, avant d'entrer dans le vif du sujet, je souhaite vous expliquer les raisons qui m'ont obligé à déroger à la tradition de Rétroplane. Tradition, qui est de décrire en temps réel la naissance d'un modèle, avec ses problèmes, de connaitre, oserai-je dire ressentir, les joies ou les inquiétudes du constructeur.
Pourquoi déroger ? Car ce planeur est en parfaite santé, paisiblement installé sur son chantier de montage, bridé afin de le préserver d'éventuelles déformations, depuis l'ultime couche d'enduit passée fin juillet.
En voici les raisons: un mardi de début juillet, en fin d'après-midi après avoir réalisé les premiers éléments, pris puis trié les meilleures photos d'usage, puis détour par Photoshop, rédigé le message de présentation, j'allume l'ordinateur, internet, clique sur favoris, et là!!!!! Stupeur !!!
Le forum ''aéromodèles antiques '' a disparu!!!
Les jours suivants la construction continue, prise de quelques photos comme à l'accoutumée. Quand le forum réapparait quelques jours plus tard, le modèle est déjà très avancé, trop pour prétendre le présenter.
Mais, après réflexions et échange de messages avec Vincent qui me conforte dans mon idée, merci Vincent, présenter tout de même ce modèle en remplaçant les photos manquantes par des croquis.

Le Vagabond

Le Vagabond fut créé en 1949 et présenté dans le MRA n° 133 de mars 1950.
Son concepteur Daniel Marie , originaire de Normandie, présenta son modèle en ses termes:
'' le Vagabond est un planeur très classique, mais néanmoins un appareil de concours simple, robuste et qui donne. Il date de 1949 et fut réglé un soir de septembre à 6 heures ! à bout de bras il ''fait'' un vol de 35 mètres environ, ce qui n'est pas mal. Ce planeur vole très lentement et spirale à plat sans perdre beaucoup d'altitude. Au moindre courant thermique il accroche et tient bon. ''
Planeur typique de la fin de décennie 40 il présente les caractéristiques suivantes:
envergure: 1,54m ; surface alaire: 23,65 dm2 ; allongement: 9,24
longueur totale: 0,955 poids annoncé : 340 g charge alaire: 13,2 g/dm2
Il répondait alors aux règlements édités par la FAI en 1948.
Collaborateur du MRA Daniel Marie présenta dans ces colonnes plusieurs de ses conceptions. Le document ci-dessous le révèle avec une de ses créations, le DM24 dernier modèle qu'il publia dans le MRA.
Amateur de grands modèles, le Vagabond fait exception à la règle, tous ses modèles dépassaient allégrement les 2 mètres d'envergure.
Il disparut de la scène modéliste en 1952.
En 2002 un adhérent 4A, ayant construit le DM19 de 2,23 d'envergure fit des recherches dans le Calvados, et découvrit qu'il était décédé au début des années 60.




Le Vagabond 2010



Le document ci-dessus dévoile le plan publié dans le MRA n°133 en double page 8 et 9. A noter les ailes à double dièdre, les dièdres de forme elliptique, le fuselage de forme rectangulaire en treillis de baguettes, le stabilo de dimensions conséquentes surface alire égale à de 30,6% de l'aile ( classique pour l'époque ) double dérive aux saumons du stabilo, sous dérive avec volet mobile pour le virage commandé au largage et le pylône très haut dégageant l'aile des turbulences du fuselage, offrant ainsi un rendement amélioré.



Première opération, la découpe de l'âme du pylône, en ctp okoumé 30/10 fortement allégée. Puis profilage de la zone comprise entre le dessus du fuselage et la nervure d'emplanture, et coffrage des flancs en ctp 4/10, à la colle vinylique sous presse.Une précision : le pylône traverse le fuselage et vient se raccorder au patin


En haut flanc droit, en bas flanc gauche
Pendant le séchage de 24 heures, préparation des flancs en baguettes de balsa de 4x4, dur pour les longerons et tendre pour les montants, renforts arrière en balsa 20/10dur Quarter Grain. A noter sur le flanc gauche, à l'avant, le logement pour la minuterie permettant le déthermalisage.
Suite au prochain message.

[jean claude Crétal]

Personnellement je les trouve beaucoup plus interressants ces sujets et les lis maintenant régulièrement.
Je carresse même l'idée de construire un de ces modèles dès que j'aurai terminé tous les projets en cours
Je profite d'ailleurs de cette occasion pour remercier les auteurs pour leurs publications.

[Christian]

Moi aussi Jean Claude j'ai envie de faire un de ces antiques en RC juste pour le plaisir mais bon on ne peut pas tout faire

Je remerci aussi au passage ceux qui font vivre cette rubriques

Christian

[Anonyme]

Moi aussi qui sait cette année peut être si après le Mü 3 je n'ai pas le temps pour l' Albatross...

[Jipe03]

Vos commentaires sont judicieux.
Ce retour dans la passé procure beaucoup de plaisir: construction à l'ancienne, à tout point de vue, dépaysement total, rigueur et précision lors des vols car la radio n'est pas là pour remédier aux défauts de fabrication et réglages pré-vols.
Bien que pratiquant la RC moderne, j"aime bien régulièrement construire des modèles classés anciens, créés avant 1954. C'est un véritable bain de jouvence, il faut bien ça à mon age.

Reprenons le fil conducteur de ce post. La phase suivante est le montage des flancs du fuselage. Les deux photos suivantes donnent le principe d'exécution de cette phase cruciale, pour la symétrie du fuselage. Pour la compréhension la majorité des équerres alu ont été retirées, en fait devant chaque montant une équerre est vissées, soit un entre axes de 33mm. Il existe, bien évidemment d'autres techniques.







Pendant le séchage le pylône peut être soustrait de ses tortionnaires. Puis dans l'ordre :
- découpe de 5 rainures de 4 mm de large, passage des traverses supérieures
- découpe, au niveau de la deuxième rainure, du logement (6x3) du support crochets de haubans
- collage des nervures d'emplanture en ctp aviation 15/10
- collage des pions de centrage ailes: avant de 4mm de diamètre en cap, bambou, hêtre ou carbone et arrière en cap 12/10. Ces deux pions ne dépassent que de 8 mm de la nervure et sont arrondis en extrémité
- découpe à l'extrados d'une échancrure permettant le passage de la clé d'aile, en cap 15/10, lors de la dislocation des ailes et fuselage sous un choc violent
- ponçage définitif




Retour sur le fuselage, et collage sur l'avant des éléments suivants :
- Rep 1 : sur le dos des baguettes de 4x4 balsa dur, distantes de 4,2mm, épaisseur du pylône
- Rep 2 : sur le fond des baguettes de 4x4 balsa dur, distantes de 4mm, épaisseur du patin
- Rep 3 : sur le fond deux renforts en balsa 20/10 dur Quarter grain
- Rep 4 : renfort en balsa 20/10 dur Quarter grain, sur lequel est collé verticalement un tube plastique de 2 mm de diamètre intérieur




Suite au prochain message, si vous le voulez bien.

[jean claude Crétal]

on veut bien

[BEDE]

Jean-Pierre,

J'ai longtemps rêvé sur les planeurs de Daniel Marie, mais à l'Aéro Club de Calais on faisait peu de planeurs. Le vol de pente au Blanc Nez n'était pas à la mode.

52 je terminais ma première troisième, que de souvenirs. Ces jours-ci je suis tombé en feuilletant ma collection de bulletins des 4A sur le DM 19 et, me semble-t-il, sur un autre DM, je ne connaissais pas le Vagabon. Pas mal mais je reste sur le Bouzine de Lerat.

Cette semaine j'ai acheté le bois pour le Bince de Lerat, MRA Juin 52. Encore quelques heures sur mon He 162 sur lequel j'installe avec beaucoup de difficultés un train rentrant. J'en avais assez de recoller les dérives aprés chaque atterro, sur la piste ou dans l'herbe.

Bon courage et merci pour la construction

Bernard

[VincentB]

C'est également trés jolie ces illustration 3D, c'est toi qui les dessines à la main Jean-Pierre? et ta prose est toujours aussi précise et agréable à lire

[Christian]

Que c'est boooooooooooo
Merci de nous faire profiter de cette construction

Christian

[JP Leroy]

Bonjour

A la vue de cette construction, je viens de faire un bond de 47 ans en arriere. Quand j'ai commencé a coller mes premiers bouts de balsa a la section modelisme de l'AC Cherbourg, le Vagabond m'a fait réver. C' était le planeur construit par les "pros du club", nous les jeunots c'etait plutot CB 34 ou Minos. Curieusement plus tard, je n'ai jamais construit de Vagabond car il etait remplacé par un modele plus moderne créé par un dirigeant du club
merci pour ce rajeunissement temporaire

[Jipe03]

Merci pour ces compliments. Je suis confus
Effectivement tous les croquis que je propose sont tracés à la main. La raison en est simple: je n'ai que deux ans d'expérience sur écran, Totocad, et de surcroit en 2D et en fin de carrière.
Alors que sur une planche à dessin des dizaines d'années de durs labeurs autant que l'existence de notre ami Tom.
Cependant j'ai eu la chance à la fin des années soixante et début des années 70, de travailler au sein de petites structures dont les membres du bureau d'études devaient assurer , outre la conception des machines spéciales, le suivi du montage et la promotion ( dépliants et catalogues publicitaires) ainsi que la mise au point des notices techniques, textes et dessins. De ce fait progressivement on acquière le sens '' de la vision dans l'espace '' , 2D en 3D.

Fermons la parenthèse et revenons à nos moutons.
L'étape suivante est la réalisation du nez. Taillé dans un bloc d'iroko ( chute d'escalier en colimaçon ) il est creusé, afin de devenir une soute à lest, après avoir obstrué l'ouverture arrière par un ctp10/10. Un soyage est ménagé sur le dessus, afin de recevoir une trappe en ctp 10/10 maintenu par 2 minuscules vis à bois




L'arrière du fuselage requière toute notre attention:
- Rep 5 et 6 : fermeture du dessus en balsa 20/10 dur. Une ouverture de 1,5 x 15 est pratiquée sur la pièce 6 est permettra le passage du câble de retenue du stabilo et déthermalisage
- Rep 7 : renfort ctp 6/10 de l'ouverture
- Rep 8 et 9 : fermeture du fond en balsa 20/10 dur. Les deux éléments sont découpés pour le passage de la sous-dérive
- Rep 10 : tube alu diamètre 20/10 extérieur qui fait office de poulie de renvoi du câble de déthermalisage
- Rep 11 : tube plastique de 1,5 mm de diamètre intérieur, passage de la commande du volet de sous-dérive
J'ouvre une petite parenthèse pour rappeler que dans tous les vaporisateurs de parfum le mécanisme de diffusion comprend des ressorts, billes et tubes plastiques de différents diamètres, très utiles




Petit retour en arrière, pour donner le principe de montage des ailes, qui a intrigué certains internautes. Je rappelle que cette technique est apparu au début des années 40 et était quasi universelle. Elle permettait un déboitement des ailes, lors d'un choc, sans dommage pour la structure.




- Rep 1 : clé en cap de 15/10, qui a pour fonction unique de maintenir la tension des haubans. A noter que la clé n'est pas liée au fuselage et est libre de tous mouvements, suite à l'échancrure pratiquée à l'extrados du pylône
- Rep 2 : élastiques de maintien avant, fixé sur deux crochets dépassant de 2 mm au dessus de l'extrados des 2 ailes
- Rep 3 : élastiques de maintien arrière, fixé sur deux crochets dépassant de 2 mm du bord de fuite des ailes
- Rep 4 : haubans en cap 3/10 ou équivalent se fixant à un crochet sous l'aile et une pièce alu sur le flanc du fuselage;
En fait les ailes sont simplement emboités de 8 mm, maximum, dans les pions de centrage avant et arrière du pylône, les élastiques maintiennent les ailes plaquées sur les nervures d'emplanture et les haubans donnent le dièdre. Légèreté, sécurité sont les atouts de ce montage.

Pour répondre à l'ami Bédé, effectivement les planeurs les plus connus de Daniel Marie sont les DM19 et 22. Ces deux modèles avaient des caractéristiques semblables : 2,23 m et 2,52 m d'envergure, 1,43 et 1,50 m de longueur fuselage, surface aile de 55 et 63 dm2, double dérives, simple dièdre, haubans et un maitre couple imposant pour l'époque 240x55 et 245x65.
Le DM24, présenté en photo dans le premier message de ce sujet, reprend les caractéristiques et esthétique de DM19, ne possède qu'une dérive, mais conserve la sous-dérive.


Plan du DM19. Document MRA


Plan du DM22. Document MRA



La photo ci-dessus, de qualité mé....., révèle le DM22. La photo du DM19 était encore plus.....

Suite au prochain numéro.

[BEDE]

Merci Jean-Pierre

[Laurent14]

Beau boulot Jean-Pierre.

En plus tes dessins sont magnifiques et très didactiques.

A faire pâlir Catia, solidworks et autres bricoles du même genre.

[Jipe03]

Merci Laurent. Mais la main de l'homme, quelque soit la dextérité du dessinateur, ne peut rivaliser avec la machine. Les vues de l'avant de ton AS25 sont magnifiques . Ce n'est pas le même charme, comme le son d'un disque vinyl et celui d'un CD.

Il est temps de reprendre mon bâton de pèlerin.

A l'avant le collage d'une série d'éléments attend.



- Rep 6 : traverse de 12x3, balsa dur, munie d'un tube de 2mm diamètre intérieur permettant le passage de la commande de déclenchement de la minuterie
- Rep 7 : renfort de 15x3x3, balsa dur, soutien de l'entoilage
- Rep 8 : idem rep 9, permettant le passage de la commande du volet de dérive
- Rep 9 : renforts de 10x10, balsa 20/10 dur, sur chaque flanc, soutien de l'entoilage, collés après collage de l' ensemble 10/11/12/13
- Rep 10: pièce de fixation des haubans, alu de 4x6x1, percée de deux trous de diamètre 0,5, et 1,5
- Rep 11: cap 5/10 prise en sandwich entre 12 et 13, collage époxy
- Rep 12 : ctp 10/10, largeur 6, longueur idem largeur fuselage soit 50
- Rep 13 : ctp 10/10, largeur 2,5, longueur 50

Puis, découpe du patin en ctp aviation de 40/10. Une série de trous de 2mm de diamètre est percée, afin de recevoir le crochet de treuillage.




Retour sur le fuselage, partie arrière.



- Rep 14 : support avant du stabilo, ctp 15/10, 17x35 mm
- Rep 15 : support arrière du stabilo, ctp 15/10, 10x25 mm
- Rep 16 : sous-dérive, sandwich de balsa 10/10 / ctp 4/10 / balsa 10/10
- Rep 17 : tubes charnière, plastique de 5/10 de diamètre intérieur
- Rep 18 : soie collée enduit, renforts du tube charnière
- Rep 19 : butées de vis, ctp 12/10 de 8x4 mm, vis attenant au volet et limitant le débattement du volet
- Rep 20 : crochets de fixation des élastiques assurant le relevage du stabilo en position déthermalisage
- Rep 21 : soie collée enduit, renforts crochet rep 21

Suite au prochain message.

[Jipe03]

Ce soir dernière opération de collage avant d'entreprendre l'entoilage du fuselage, mise en place du pylône, du patin et du nez.





Rep 3 : mise en place du patin, inséré entre les traverses inférieures et les baguettes de 4x4 faisant office de puits. Collage par infiltration de cyano
Rep 1 : mise en place du pylône inséré entre les traverses supérieures et les baguettes de 4x4. Retouche éventuelle des zones de contact entre le pylône et le patin, afin d'obtenir un contact parfait, en vérifiant l'incidence aile de 3°. Collage par infiltration de cyano
Rep 2 : collage d'un ensemble composé d'une assise en ctp 30/10 de 10x6, équipée de deux tubes plastiques de 2 mm de diamètre intérieur, coudé vers l'avant pour la commande du déclenchement de la minuterie et coudé vers l'arrière pour la commande du volet de sous dérive
Rep 4 : pièces de liaison entre le pylône et le patin , en ctp 10/10 de 10 mm de largeur
Rep 5 : collage du nez

Après séchage de la colle le fuselage est poncé, puis une couche d'enduit nitro cellulosique nature. Reponçage, puis nouvelle couche d'enduit nitro, mais dilué à 30%. Ponçage final.
La structure est prête pour l'entoilage, que nous aborderons demain.

Bonsoir et bonne nuit

[Jipe03]

Bonsoir à tous.
Dans ce nouveau message nous allons procéder à l'entoilage de ce fuselage poncé et apprêté.
Mais, avant cette opération il faut mettre en place les divers câbles de commande.
Un fil de pêche en Kevlar est vraiment l'idéal, résistance 9kg.




En rouge, un câble muni à son extrémité d'un petit anneau acier (diamètre 5mm) pénètre dans le fond du fuselage par un tube plastique, puis vient se raccorder au bras de déclenchement de la minuterie, placée dans son logement à l'avant du fuselage. Fixé sur ce câble, un deuxième câble, vert, vient se fixer sur le guignol de commande du volet de sous dérive. Un troisième câble, violet, part du levier de la minuterie et vient se raccorder par une boucle, au crochet placé à l'extrados du stabilo.
En bas du document, un croquis explique le fonctionnement : à l'extrémité du câble de treuillage, sur l'anneau de diamètre 20mm un deuxième câble est fixé, et possède à son autre extrémité un anneau de petit diamètre ( 5 mm ). Ce petit anneau vient se glisser sur une cap 10/10 dépassant de 5mm du patin. Puis, l'anneau du câble rouge est également glissé sur cette cap. Quand l'anneau de 20mm quitte le crochet de treuillage, il entraine le petit câble qui ainsi permet à l'anneau de 5mm de quitter la cap 10/10 en entrainant l'anneau du câble rouge.
Le bras de commande de la minuterie étant pourvu d'un ressort, libéré par le câble rouge, déclenche le compte à rebours. De même, le volet de sous dérive possède un ressort, placé sur un guignol à l'inverse du câble vert, qui entraine le volet en position virage.
Quand le disque de la minuterie arrive au terme du compte à rebours, il libère le câble violet. Comme le montre le détail en bas à droite, le stabilo, retenu en position par le câble violet, se met en position déthermalisage, en cabré à 45°, sous l'action des élastiques ( vert) quand le câble violet est libéré.
L'entoilage choisi, double entoilage, est composé d'une couche de papier japon 12g/m2 et une couche de soie. Pourquoi double entoilage ? Le papier japon est fragile et se déchire très facilement lors d'atterrissages dans les ronces, blé coupé, pierres..... La soie est plus résistante mais demande un nombre important de couches d'enduit pour boucher les fibres de tissage. Blackfoot avoue avoir passé 9 couches d'enduit dilué sur l'aile de son DAD. Le double entoilage permet de concilier la résistance de la soie et un nombre minimum de couches d'enduit. De plus la pose de la soie sur papier devient, équivaut à un marouflage.
Les deux matériaux sont collés à l'enduit nitro cellulosiques et à sec. Le papier Japon, le vrai, n'étant pas perméable à l'enduit, il faut avoir recours à une petite astuce. Nous procédons par face par face . La structure, déjà préparée ultérieurement, est rapidement enduite d'une couche d'enduit dilué à 30%. Découpe du coupon avec un surplus de 5 mm sur le pourtour. Pose du coupon sur la structure. L'enduit est superficiellement sec. A l'aide d'un pinceau trempé dans l'acétone effectué le collage : l'acétone traverse le papier, dissous l'enduit. Le collage est quasi instantané. Rabattre les surplus du pourtour.
Quand le fuselage est entièrement entoilé, on peut procéder à la première tension à l'eau : vapeur d'eau, brouillard à l'aide d'un vaporisateur de parfum, passage d'une éponge essorée.
Et immédiatement mettre le fuselage sous cales.



Puis deux couches d'enduit nitro dilué à 30%. Mettre immédiatement sous cales. Après ces deux couches le résultat est le suivant.



Afin d'éviter de toute complication l'entoilage du flanc gauche a été réalisé en plusieurs morceaux.




.


Demain nous étudierons l'entoilage soie et la mise en place de la décoration

[Anonyme]

C'est vraiment beau et émouvant ce modélisme à l'ancienne, avec beaucoup de savoir- faire et de tours de mains au final

[Jipe03]

Bonsoir à tous

Le dernier message a suscité la curiosité des internautes, qui ont posé les questions suivantes:

D.Marie a-t'il proposé un système de mise en virage au moment du largage ?

Le procédé suggéré dans le MRA n° 133, dont le principe est identique à celui présenté, est de réalisation différente




Rep A : ressort ou élastique de rappel
Rep B : cap 10/10 relié au crochet de largage par un câble
Rep C : liaison cap ou filin, terminé par une boucle qui est glissée dans le rep B
Rep D : sous dérive
Rep V : volet
Une cap de 8/10 fait office de guignol, collée au volet, des carrés de soie collés enduit renforce la fixation. La charnière est assuré par de la soie.
La mince tôle alu est pliée en forme de tube, afin de recevoir le rep B, avec beaucoup de jeu. Elle est collée sur le coté gauche de la sous dérive

Une commande de mise en virage au largage est-elle obligatoire ?

La réponse est non. Afin de s'affranchir de cette ''mécanique'' on peut prévoir un volet qui sera déjà en position ''virage'' lors du treuillage. La photo ci-dessous du planeur Siriustus de 1952, de votre serviteur, montre cette solution.



On peut voir que la partie supérieure de la dérive gauche est braquée vers la gauche. Pour contrer la tendance au virage engagé à gauche, créé par la dérive au moment du treuillage, le crochet de treuillage n'est pas positionné dans l'axe de symétrie du planeur, mais déporté sur la gauche de 20mm.
Étant placé en avant du CG, normal, ce crochet permet au câble de treuillage de créer une réaction dirigée vers la droite, par pivotement du modèle autour du CG, et ainsi contrer l'action à gauche de la dérive. Le planeur monte droit.

Quel est le poids du fuselage avant entoilage ?

104 g, lourd mais le pylône en ctp n'est pas étranger à cette situation.

Comme pour l'entoilage papier nous procédons face par face. Après découpe du coupon de soie, avec un surplus de 5mm sur le pourtour, on positionne le coupon sur la structure. Réalisation de 2 points de collage, pinceau + acétone, sur le nez. En tendant au maximum la soie, cette opération est répétée à la queue. On peut maintenant coller tout le pourtour du coupon sur une largeur de 5 mm, pinceau +acétone. Couper l'excédent. On répète cette opération sur les 3 autres faces. Humidification de la soie, et mise sous cales. Quand la soie est parfaitement sèche, donc impeccablement tendue, on colle toute la surface de la soie en passant un pinceau imbibé d'acétone.
Comme le collage est instantané pas de crainte de plis.
Les décorations sont réalisées dans du papier Japon de couleur. Les lettres sont découpées ou imprimées sur papier japon, suivant la méthode proposée sur www/microflight.be.
Pour le collage il faut passer une légère couche d'enduit à l'emplacement de la décoration. Attendre le séchage, très rapide, poser le motif et coller avec un pinceau +acétone .
Une couche d'enduit nitro dilué à 30%, mise sous cales puis une couche de vernis parachève et imperméabilise la structure. Et on obtient:












A demain soir pour la suite de la construction.

[de plancke]

Bonsoir Jipé ,
Super la déco ,tu as dû t'amuser pour coller les filets .
La suite c'est quoi ,les ailes ?
Tom

[ChristianR]

Tout simplement superbe et la suite sera du même tonneau

[Christian]

Belle réalisation
Vite les ailes maintenant

Christian

[Jipe03]

[Jipe03]

Bonsoir à tous

Avant d'entrer dans le vif du sujet, je répare un oubli. Encore!!! Je commence à m'inquiéter . Deux en trois jours, cela devient inquiétant.
Le fuselage fini, décoré et pourvu de deux couches légères de vernis accuse sous la balance la monstrueuse masse de 121g, soit 17g consacrés à la décoration. Évidemment pour un compétiteur, toujours à la recherche du poids mini, c'est une hérésie de perdre des grammes en décoration.
Mais, comme je construis et vole pour le plaisir!!!!!
Et puis, comme le mentionnait souvent un célèbre constructeur d'avion :
'' un bel avion ne peut que bien voler ''
Les derniers éléments de la partie centrale rectangulaire sont à découper. Les nervures 1 et 3, respectivement en ctp 15 et 12/10 sont réalisées par la méthode du bloc, classique. Les logements pour les longerons subissent le même sort que les logements des nervures balsa.
Maintenant les dièdres, qui sont un petit peu, un tout petit plus compliqués. Les nervures , toutes différentes, bénéficient d'un gabarit de découpe, en médium ou ctp et de deux supports ( intrados et extrados) en balsa pour l'exécution des logements des longerons .



Comme pour les nervures de la partie centrale ces nervures en balsa 15/10 sont découpées à l'aide du bistouri et lame n°26.
Les logements des longerons ont droit à la même punition., ainsi que les logements des nervure dans le faux bord d'attaque. Le bord de fuite en plusieurs tronçons est réalisé à plat sur le chantier. Il n'y a pas de logement pour les nervures, ce sont des baguettes balsa de 3x3 qui sont ajustées et collées entre les nervures.
Maintenant tout est prêt pour l'opération montage. La procédure est classique:
- traçage du l'aile directement sur le chantier
- pose d'un film plastique de protection
- mise en place de cales pour le bord de fuite, le longeron inférieur et cales de dièdre pour la nervure d'emplanture
- mise en place des bords d'attaque, de fuite et longeron inférieur
- pose et collage des nervures, longerons supérieurs et divers renforts.



Une particularité: le chantier de montage est composé d'un support en alu 50/10, plié à l'angle du dièdre, sur lequel sont vissées deux plaques en ctp 100/10, permettant la mise en place d'épingles, punaises....


Le bord d'attaque est en cours de séchage, les coffrages entre les nervures d'emplanture, en balsa 15/10, sont en préparation.



Aile droite en cours de ponçage, contre nervure d'emplanture en ctp 8/10 collée.




La suite au prochain message, à toutes et à tous
Bonne nuit .

[Christian]

C'est beau la construction à l'ancienne

Christian

[Frédéric]

Salut !

C'est bien vrai Christian, ça donne envie !
Bravo Jipé !

Amicalement
Frédéric

[Jipe03]

Bonsoir à toutes à tous

Le structure des ailes, poncées, est préparée comme le fuselage, afin de recevoir l'entoilage : enduit, ponçage, enduit, ponçage. A ce stade d'avancement des travaux les ailes révèlent sur la balance une masse de 75g.






A noter le renfort de bord de fuite composé de deux couches de soie collée enduit nitro cellulosique, à l'extrados comme à l'intrados.
Maintenant l'entoilage peut être envisagé. Comme pour le fuselage j'ai opté pour un double entoilage. La procédure est identique à celle du fuselage dans les moindres détails. Voilà le résultat de l'entoilage papier japon de 12g/m2, enduit deux couches d'enduit nitro dilué:








Après deux jours de séchage l'entoilage à la soie est réalisé.


photo prise fin juillet.
Il faut noter la protection des surfaces entoilées par des baguettes répartissant l'effort des élastiques, et évitant des sillons creusés par les brins de caoutchouc sur l'enduit encore frais, bien que sec au toucher
Jean Guillemard conseillait de laisser reposer pendant trois mois toute structure entoilée.
Ce matin j'ai débridé les ailes et réalisé les photos suivantes:






Détail du crochet positionné à l'extrados de l'aile, au niveau du longeron avant, plaquant les ailes contre les nervures d'emplanture.



Détail du crochet positionné au bord de fuite de l'aile.



Crochet de fixation des haubans, positionné au niveau du longeron d'intrados.
Dernier petit détail, crucial : la finition représente un surpoids de 29g pour les ailes qui maintenant accusent 104 g sous la balance.

Suite au prochain message, la construction du stabilo.
Bonsoir et bonne nuit.

[ChristianR]

Magnifique résultat ,c'est tout ce que je trouve à dire

[Milan Bodzan]

Very nice work!!!!

Milan Bodzan

[Jipe03]

Bonsoir à toutes et à tous

Nous approchons de la fin du tunnel. Les derniers éléments à réaliser permettent d'envisager une mise en croix prochainement. Dans l'ordre nous aurons à mettre en chantier : stabilo, volet de sous-dérive, dérives latérales, haubans, crochet de treuillage, clé d'ailes. Pour la mise au point finale, une petite dose de patience est nécessaire pour le montage de la minuterie, des divers câbles de commande, la vérification du centrage et des incidences.
La construction du stabilo est en tous points conforme à celle des ailes, comme on peut le constater sur les photos suivantes. En premier, découpe du gabarit dans du médium de 30/10.



Toutes les nervures sont identiques et découpées dans un balsa 10/10 QG et 20/10 QG pour les deux nervures centrales et les deux nervures extrêmes. Découpées à l'aide du bistouri et maintenues sur le gabarit par deux cap 5/10, collées cyano dans les deux trous extrêmes.
Elles sont retouchées en longueur, coté bord de fuite. Elles seront poncées
à la forme définitive à l'aide d'un ponçoir de 300mm de long. Bord d'attaque en balsa 50/10 dur, bord de fuite entaillé en balsa 25/10 dur , longeron d'extrados en spruce 5x2 et longeron d'intrados en balsa dur de 3x3, coffrage d'intrados en balsa dur 12/10 collé entre les deux nervures centrales. Au centre est collée, sur le longeron d'extrados une âme en ctp 6/10, recevant le crochet de fixation des élastiques de relevage.




Crochet en cap 5/10 collé cyano puis renforcé, en fait pris en sandwich, par une deuxième âme en ctp 6/10. En avant du bord de fuite, création d'un tunnel, composé de deux lattes de bois dur 4x2 réunies par un ctp 6/10, assurant le passage du câble pour la commande de relevage.





Au bord d'attaque mise en place d'un crochet 5/10 assurant la fixation des élastiques de maintien des dérives. Renfort à l'aide de deux bandes de soie collées enduit. Sur la nervure extrême, collage de deux tubes de 3mm de long et 1mm de diamètre intérieur assurant le centrage des dérives, équipées de deux pions en cap 10/10.




Coffrage d'extrados en balsa 12/10, renforts de bord d'attaque et de fuite en balsa 20/10 dur









Collage au bord de fuite de deux crochets cap 5/10, renforcés par deux bandes de soie collées enduit, assurant le maintien arrière des dérives.





A l'intrados 4 petites cales en ctp 10/10 sont collées, permettant le centrage du stabilo sur les assises avant et arrière du fuselage en ctp.




Le stabilo est maintenant prêt pour la finition. Comme pour la structure des ailes : enduit, ponçage, enduit, ponçage.
Demain l'entoilage nous attend, mais pour l'instant, bonne soirée à toutes et à tous.

[Jipe03]

Ami(e)s du dimanche soir!!! bonsoir

Il est temps de penser à entoiler ce stabilo, poncé et enduit. Sur la balance il accuse un poids de 16,5 g pour une surface de 7,01 dm2 et une envergure de 510mm.
La procédure d'entoilage vous la connaissez, détaillée lors de l'entoilage de l'aile. Voilà le résultat!!!


Photo prise début août
Ce matin j'ai débridé le stabilo et obtenu :



Quelques détails pour le plaisir!!!






Une dernière petite indication le poids final est de 21g.

Le volet de sous-dérive est de construction similaire à la sous-dérive:
ctp 4/10 pris en sandwich par du balsa 10/10: guignol en ctp 10/10, support vis de réglage virage en ctp 15/10, taraudé de deux trous M1,6 recevant les vis de réglage, tube plastique, renforcé soie collé enduit, faisant office de charnière. Afin d'éviter un desserrage, qui serait catastrophique les vis sont munies coté tête de ressort de briquet.




Les deux dérives latérales sont de construction légères, très légères. Une seule épaisseur de balsa 10/10, très raide, entoilée papier Japon, et maintenue sous cales depuis début août jusqu'à..... ce matin. Les pions de centrage, cap 10/10, sont collés cyano dans de petits carrés de ctp10/10 de 8x8mm, renforcés par deux couches de soie collées enduit, de chaque coté.



Afin de gagner du poids les dérives latérales étaient généralement collées. Mais, pour un problème d'encombrement lors du transport j'ai préféré la solution dérives amovibles. Elles sont positionnées par deux cap 10/10. A l'avant, coté extérieur, un crochet cap 5/10 recevra un bracelet élastique qui viendra se fixer sur un crochet collé au bord d'attaque du stabilo (voir photo ci-dessus). Ce crochet possède un retour, qui pénètre dans le carré ctp 10/10 de 8x8, et est renforcé soie collée enduit.



A l'arrière un crochet cap 5/10 pénètre dans un anneau collé au bord de fuite du stabilo ( voir photo ci-dessus). Afin d'assurer une fixation robuste et éviter l'arrachement de ce crochet, il est, au niveau du collage sur la dérive, plié en Z et collé cyano. De plus le Z est renforcé par deux couches de soie collées enduit.





Tous les éléments sont maintenant réalisés . L'opération suivante est la mise en place de la minuterie, et des divers câbles de commande. Mais, opération qui sera traitée dans le prochain message.

Bonne fin de soirée, et bonne nuit.